La première performance d'escargots-mobiles au monde

Le 2 février 2023 aux Pilles dans la Drôme provençale, au café associatif des Pilanthropes.

Une performance de Dominique Peysson et Christian Laroche.

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Speedster-snail (ou escargot-bolide en français) est un petit véhicule actionné uniquement par l'escargot lui-même, comme un vélo. Le ruban sur lequel il se trouve lui permet de faire tourner les roues du bolide et de se déplacer ainsi à une vitesse beaucoup plus élevée que ce que son mode de locomotion lui permets habituellement : environ 100 fois plus vite que sa vitesse habituelle.

Les performances ne font pas l'apologie de la vitesse et de l'augmentation, au contraire. Il traite avec légèreté des questions qui n’en demeurent pas moins des sujets majeurs, comme l’incitation continuelle à la performance, le culte de la rivalité,  l’augmentation du vivant.  Il pose de manière décalée la question de la communication entre espèces et des relations toujours plus fortes que nous développons entre le vivant et la technologie.

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J'« augmente » des petites bêtes, mais toujours en les respectant. Pour leur offrir une extension de leurs champs d’expérience, sans les brusquer. Ce travail a cependant une composante critique. Sur la conception anthropocentrées que nous projetons sur le règne animal, par exemple. Je génère tout un petit monde appareillé, qui pose de manière décalée la question de la communication entre espèces et des relations toujours plus fortes que nous développons entre le vivant et la technologie. On peut y voir bien sûr une transposition du transhumanisme. Allons-nous chercher sans fin à surpasser les limites du possible, ou bien pourrions-nous songer plutôt à partager entre nous et les différents règnes du vivant de nouvelles manières de voir le monde, dans le respect et la compréhension de l’autre? Sans forcément chercher à aller de plus en plus vite, toujours...

Mon travail artistique engage une réflexion et un travail transdisciplinaire sur la vie et son intrication avec les processus techniques, sur les fusions et les hybridations entre le vivant et les technosciences. J’explore des formes d’interaction vivant-technologie imaginaires, à différentes échelles de taille : celle des protocellules et leur évolution graduelle vers la matière vivante, ou des exosquelettes pour insectes…

Que se passerait-il si l’on mettait toutes nos avancées technologiques au service d’un animal, pour démultiplier la force non plus d’un homme, mais d’un autre être vivant?
J’ai choisi de travailler avec une espèce qui possède une musculature particulièrement puissante : L’escargot de nos jardins. Le petit-gris. Comment l’augmenter pour lui permettre de se dépasser?